La cigarette électronique est-elle cancérigène ?


Depuis toujours, la cigarette électronique, fait partie des sujets à polémiques. Entre ceux qui ne jurent que par elle, y voyant un moyen efficace et sans danger, pour sevrer un fumeur de cigarettes traditionnelles, et ses détracteurs qui attirent l'attention sur le caractère non-anodin, des substances chimiques entrant dans la composition des agents de saveur, il y a vraiment de quoi perdre son latin !

Avec cet article, et le contenu des dernières études faites sur ce sujet sensible, nous allons tenter d'y voir plus clair.

Fut un temps, le Professeur Bertrand Dautzenberg, Président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), tranchait lors d'une journée organisée par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), sur les risques potentiels de la cigarette électronique sur la santé, en affirmant que selon lui,  les risques de "vapotage" étaient bien moindres que ceux du tabac.

Il avait d'ailleurs déclaré face aux personnes présentes, je cite : "un an de "vapotage" est moins dangereux qu'un jour de tabac !"

Même si tout le monde était loin de partager ses opinions, personne n'avait vraiment tenté de le contredire.

Il avait donc été décrété dans un rapport, que la cigarette électronique, présentait effectivement moins de nocivité, que la cigarette traditionnelle.

D'autres avis avaient suivi, et un contre-rapport, bien moins optimiste celui-là, avait même été rédigé par quelques détracteurs.

Ann McNeill, célèbre Professeur au Centre national des addictions au King's College de Londres, vint-elle aussi apporter un avis, et publier à son tour un article dans la revue "Addiction", .

Elle déclarait, je cite : "nous avons été surpris par le ton négatif du rapport, et avons trouvé qu'il était trompeur, car, ne reflétant pas de manière précise les données disponibles".

Avant de rajouter : "les cigarettes électroniques sont une nouveauté, et nous n'avons de toute évidence pas encore toutes les réponses, sur leur impact sanitaire à long terme, mais ce que nous savons, c'est qu'elles sont beaucoup moins dangereuses que les cigarettes papier, qui tuent plus de six millions de personnes par an dans le monde."

Par contre, aucun élément nouveau ne fut vraiment apporté, médicalement parlant.

La vente des cigarettes électroniques, dès lors explosait.

Un leader de l'étude sectorielle le groupe Xerfi, avait d'ailleurs publié fin 2014, un rapport d'étude, qui annonçait que le marché pesait 275 millions de chiffre d'affaires, et que les amateurs pouvaient faire leurs emplettes sur le sol français, dans pas moins de 2500 boutiques.


Pour ma part, au risque d'être mauvaise langue, je me demande si l'intérêt financier lié aux ventes, n'a pas jusqu'ici mis un frein à l'ardeur de certains, pour mener des enquêtes judicieuses, permettant enfin de savoir avec une certitude absolue, si la cigarette électronique est dangereuse ou non pour la santé.


Ce qui est certain et je m'en félicite, c'est que des chercheurs de l'Université d'Etat de Portland aux Etats-Unis, on dut penser comme moi.

Ils viennent en effet, de publier une étude dans la dernière édition du New England Journal of Medicine (NEJM), dans laquelle ils disent s'inquiéter, d'éventuels effets néfastes de la cigarette électronique, sur la santé humaine.

Selon-eux, la nicotine, les agents chimiques aromatisants, le propylène-glycol et la glycérine contenus dans le liquide, et permettant de créer la vapeur inhalée par les "vapoteurs", produiraient une substance, connue comme hautement cancérigène : le "Formaldéhyde".

La formation de "Formaldéhyde", ne serait pas systématique, mais uniquement liée à la température de chauffe du liquide.

Si la cigarette électronique fonctionne avec un faible voltage de 3,3 volts, aucun risque, par contre si le voltage est porté à 5 volts, le liquide en phase de surchauffe, produit alors du "Formaldéhyde".

Dans le second cas de figure, la quantité est largement plus élevée, que celle que l'on pourrait trouver dans une cigarette traditionnelle.

Ils ont pour crédibiliser leur étude, utilisé une "machine à inhaler", à faible et haut voltage.

Les résultats sont inquiétants, et reviendraient à dire qu'un "vapoteur", ayant tendance à "pousser" le liquide en surchauffe, avec disons, une utilisation "agressive", inhalerait chaque jour, pour une consommation de 3 millilitres de liquide vaporisé, l'équivalent de 14 milligrammes de "Formaldéhyde", .

Pour faire une simple comparaison, un fumeur de cigarettes traditionnelles, qui consommerait un paquet par jour, n'en absorberait que 3 milligrammes.

Ce qui reviendrait à dire, qu'à long terme, une inhalation journalière de cette substance cancérigène, à raison de 14 milligrammes, multiplierait de 5 à 15 fois le risque de cancer.

Mais, les détracteurs pointent déjà le bout de leur nez, et Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres aurait déclaré, je cite : "Quand les fumeurs de cigarettes électroniques surchauffent le liquide, cela produit un goût âcre désagréable, ce qu'ils évitent de faire"


Bien qu'il faille rester très prudent, nous sommes en droit d'espérer que cette fois, les résultats d'études ne vont pas finir en fumée !


Article part Dyonisos.


(sources Wikistrike.com, le site de l'OMS et divers sites médicaux)

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